Kim Jong Il, Reformcrime, 강성대국

Modeling, laser sintering of powder, aerographer, laminate high pressure, varnish, 150 x 150 x 170 cm.

 

Modeling, Éric Bardi.
Aerographer, Éric Chicherie-Aerowave.
Veneer, Prototype Concept.
Thanks, Aude Chabrol, Esprit Finition.

 

2015

 

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Self-proclaimed first blurry sculpture of art history, Kim Jong Il, Reformcrime, 강성 대국, is the worst nightmare of these political leaders whose image is unfortunately, for the policy itself, the major stake of the power.

 

<(Fr.)Tout est parfait en République Populaire Démocratique de Corée, si bien que le mot « réforme » y est naturellement interdit d’usage. La réforme est aujourd’hui ce qui ponctue la vie des gouvernements par la mise en adéquation des politiques intérieures aux impératifs internationaux. Si la Corée du Nord est depuis bientôt 3/4 de siècle l’application de la dystopie orwellienne, sur la scène internationale, sa propagande est couverte de ridicule. Véritable noeud des relations en Asie du Nord-Est, ce régime, malgré sa constante dépendance aux superpuissances voisines, n’en est pas moins un exemple de ceux qui ont lutté au mépris de leurs populations pour conserver une souveraineté totale sur leur territoire.

Kim Jong Il, Reformcrime, 강성대국,  est la première oeuvre d’une série de sculptures de hauts dirigeants ayant pour sujet la dilution de la souveraineté des États dont l’image est l’un des enjeux. Cette sculpture s’amuse de la difficulté qu’ont actuellement les pouvoirs à maîtriser leur image sur la scène internationale. L’omniprésence des technologies de la communication permet de capturer et relayer des images qui deux décennies plus tôt n’auraient jamais été diffusées. Ainsi des camps de prisonniers politiques nord-coréens pris par les satellites d’observation, aux vidéos de bavures de l’armée américaine en Irak en passant par la démission du régime de Bachar el-Assad a tenté de dissimuler son utilisation d’armes chimiques, l’image est aujourd’hui hors de contrôle aussi pour ceux qui s’en étaient fait les maîtres.

Cette oeuvre rend hommage à l’art statuaire de ce sanctuaire de l’endoctrinement qu’est la Corée du Nord, unique savoir-faire culturel que le régime a su exporter (comme en témoigne la maîtrise d’oeuvre du Monument de la Renaissance Africaine commandé par Abdoulaye Wade en 2010 alors président du Sénégal). Autre référence, cette fois à une comédie populaire américaine, Deconstructing Harry de Woody Allen dans laquelle un acteur, joué par Robin William, devient subitement flou ! – Paradoxe de l’acteur, difficilement reconnaissable et impuissant face à sa propre image. – Comme tout les autres personnages du film demeurent nets, le tournage doit s’arrêter car il est impossible de faire la mise au point sur l’acteur.

 

Autoproclamée, première sculpture floue de l’histoire de l’art, Kim Jong Il, Reformcrime, 강성대국, est le pire cauchemar de ces dirigeants politiques dont l’image est malheureusement, pour la politique elle-même, l’enjeu majeur du pouvoir.>

 

 

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3D model by Éric Bardi & Jean-Benoit Lallemant