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Art Press, N°444, Mai 2017, Introducing Jean-Benoit Lallemant par Jean-Marc Huitorel
Guillaume Lasserre
Guillaume Mansart
Jean-Marc Huitorel
Mathilde Villeneuve
Julie Portier

 

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Les prophéties plastiques de Jean-Benoît Lallemant
Mediapart, le blog de Guillaume Lasserre
Online version → mediapart.fr/guillaume-lasserre
Par Guillaume Lasserre, critique d’art, commissaire d’exposition.
Janvier 2018

 

 

Sous le titre Prophet’s time, la galerie municipale Julio Gonzalez d’Arcueil accueillait jusqu’au 22 décembre les travaux récents de Jean-Benoît Lallemant. Donnant corps à ses obsessions à l’aide des ressorts plastiques à sa disposition, il évoque les maux de notre temps. Ses créations sont autant de prophéties alertant sur l’avenir immédiat du monde.
S’appuyant sur un cheminement préalablement défini entre les œuvres exposées, Dominique Moulon, spécialiste de l’art digital et commissaire de l’exposition Prophet’s time, fait de Jean-Benoit Lallemant l’héritier d’une histoire de l’art classique en le plaçant parmi les peintres d’histoire de son temps. Le parcours débute précisément avec une grande toile dont le format et la disposition renvoient aux codes classiques de la peinture définie par Charles Le Brun en 1648 lors de la création de l’Académie Royale de peinture et de sculptures. Trackpad, US drone strikes, Yemen 2014 est de prime abord un très grand tableau monochrome rectangulaire. Pourtant, à bien y regarder, des points matérialisés par une activité électronique racontent une histoire, celle d’une guerre, la guerre du Yemen. Sous cette toile de lin tendue sur châssis, un mécanisme reporte les points d’impact d’une guerre télécommandée par des drones américains figurés par autant de déformations successives de la toile. Le ton est donné, à une époque où les guerres « propres » se gagnent à coup de joystick, la peinture d’histoire se transforme. Pour mieux s’adapter ici à cette guerre invisible, elle devient muette, laissant apparaitre çà et là de brèves excroissances qui disparaissent aussitôt sans laisser de trace comme les brèves qui lui sont consacrées dans l’espace médiatique. En peintre d’histoire singulier, Jean-Benoît Lallemant interroge la place de la représentation dans un monde désormais rythmé par internet et les techniques de communications.
Ainsi, s’appuyant sur les données de l’agence américaine de renseignements privée IntelCenter, Birth of a nation, sous-titrée Paris 2015 suicide bombing attack link analysis v1.6 matérialise des réseaux jihadistes sous la forme d’organigrammes. Caractéristique des nouvelles stratégies militaires post 11 septembre, elle montre comment l’ennemi ne répond plus à une identification de position territoriale mais se regroupe désormais en réseaux. L’évolution des technologies de communication permet à des gens de s’organiser par affinités, intérêts communs, faisant fi des frontières physiques, pour inventer de nouvelles façons de construire des sociétés qui remettent en cause le modèle traditionnel de l’Etat nation.
La toile de lin est un matériau récurant chez Lallemant. On la retrouve dans la série Materialism qui reproduit quant à elle quatre moments historiques où l’accès à Internet a été délibérément suspendu pour des raisons de stratégie politique. Sur ces toiles en lin tendues sur châssis représentant des données internet à un moment historique pour un pays donné, la zone ayant été poncée sur la toile de lin correspondant au moment de la coupure volontaire. Une tablette insérée sous la zone centrale accueille la matière prélevée. L’ensemble est placé sous verre. Les données numériques ainsi matérialisées montrent comment l’accès à ces éléments est hautement stratégique en période de guerre.
Proposant une approche inédite de la biométrie axée sur la notion de territoire vivant, le projet d’installation Territoriality évoque le dépassement des frontières aussi bien physiques que mentales. Il consiste en un entretien avec une personne choisie à son domicile qui sera complété par un prélèvement d’un centimètre carré de peau sous sa voute plantaire, point d’appui de la spatialité du corps. La ponction est ensuite numérisée en haute définition. Convertie en fichier 3D, il servira de matrice lors de la transcription du prélèvement dans un bloc de roche brute qui devient alors sculpture. Un large socle de fer lui sert de réceptacle en même temps qu’il fait usage de banc à destination du visiteur qui peut visionner le film-entretien sur un smartphone.
Des barricades faites de pavés photographiques rendant hommage aux places publiques ayant abrité des événements révolutionnaires aux prompteurs diffusant le discours sur la NSA en forme de mea culpa de Barack Obama, modèle d’exercice formel au détriment du fond, le parcours proposé par l’exposition donne à voir les thèmes et obsessions qui forment le corpus artistique de Jean-Benoit Lallemant, qu’il s’agisse du propos ou de la forme qu’il prend. Ils sont le reflet d’une société saturée par la communication où Internet règne en maitre, diffusant de façon égale information et désinformation, permettant l’accès aux savoirs mais aussi à toute propagande régressive.
Programmée dans le cadre du Festival Nemo – Biennale internationale des arts numériques, l’exposition Prophet’s time éveille le sens critique du visiteur en l’interrogeant sur le monde qui l’entoure et qui constitue son cadre de vie, replaçant ainsi la création artistique dans une perspective politique. Elle montre également comment les nouvelles pratiques de l’art contemporain – ici les arts numériques – loin de faire table rase du passé, s’inscrivent au contraire dans le prolongement d’une histoire de l’art classique. L’évolution des techniques a de tout temps permis aux artistes de s’approprier de nouveaux outils mieux adaptés à la représentation de leur temps.  Les œuvres qui en résultent deviennent les miroirs de la société dans laquelle ils vivent. C’est en cela que l’art contemporain, comme la création artistique dans son ensemble, représente un important contre-pouvoir sociétal. S’il se différencie de la littérature et des sciences humaines par la forme, il les rejoint en étant un langage au service des idées et fait de Jean-Benoît Lallemant un incontestable peintre de l’histoire contemporaine, un lanceur d’alerte de son temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Benoit Lallemant, les images blanches.
Revue Hors d’oeuvre n°38, Flux/Art/Documentaire, voir et montrer.
Par Guillaume Mansart, Critique d’art, co-responsable de Documents d’artistes,
Membre du Conseil d’administration 4PAR3.
Décembre 2016

 

 

Il existe des moments charnières de l’histoire durant lesquels une innovation technique, née d’un contexte précis, bouleverse la nature et le fonctionnement d’une société dans son ensemble. Ce déterminisme technologique se synthétise dans la formule de Karl Marx « donnez-moi le moulin à vent et je vous donnerai la société féodale ». Celle-ci, à laquelle on ajoute parfois « donnez-moi la machine à vapeur et je vous donnerai le capitalisme », annonce le fait technologique comme vecteur essentiel de grandes mutations sociétales. Aujourd’hui, on peut considérer l’Internet comme le moulin à vent du Moyen-âge ou la machine à vapeur du XVIIIeme siècle, le web est le facteur d’une mutation en profondeur des différentes strates qui composent la société : nouvelle économie, nouveaux rapports sociaux, nouvelle organisation du travail, mondialisation, nouvelle culture, nouvel accès à l’information, nouvelles formes de guerres… L’Internet redéploie des modèles structurants et rebat les cartes des rapports humains et des comportements. Cette transformation en profondeur influence naturellement la création contemporaine et l’accès à la ressource infinie du monde a permis l’émergence d’œuvres reprenant à bras le corps la question de l’archive, mais cette fois à l’échelle d’un réseau mondial et dans la temporalité de l’instant.
À certains égards, le travail de Jean-Benoit Lallemant se détermine à partir de la richesse inépuisable de ce corps numérique, mais ce qui singularise sa pratique et marque dès lors son intérêt, c’est sa capacité à concevoir des œuvres qui s’appuient sur l’expérience de l’espace et du geste pour mettre en question cette mutation technologique. Il ne faut donc pas s’attendre à l’attirail multimédia, à la luminescence de l’écran, à l’overdose d’images, de textes informés et de commentaires, pas davantage d’exhibition d’un savoir « wikipédique »… L’œuvre de Jean-Benoit Lallemant, si elle prend racine dans la toile, regarde ailleurs, du côté de l’histoire de la peinture (voire de la peinture d’histoire [1]) ou de l’artisanat notamment.
Birth of a Nation (depuis 2014) est une œuvre qui se compose de dizaines de toiles de lin non apprêtées et vierges, tendues sur de petits châssis de différentes tailles reliés entre eux directement dans la fibre par des fils cousus, et qui accrochés au mur dessinent un diagramme complexe. Il y a plusieurs versions de cette installation, chaque fois le titre s’augmente d’une information qui vient éclairer la nature de ses organigrammes changeants, 2014 Birth of a Nation, Al-Qaeda Islamic Maghreb Organizational Wall Chart v1.1, 2015 Birth of a Nation, Al-Qaeda Arabian Peninsula (AQAP) Organizational Wall Chart v1.4, 2016 Birth of a Nation, web connections, cyberjihad_links_Malaysia_and_Indonesia
La variable du titre indique l’origine de la structure réseau qui s’étale sur plusieurs mètres. Puisque l’Internet a su générer une économie propre, il n’est plus vraiment étonnant de pouvoir acheter du renseignement pour quelques dollars sur des sites spécialisés [2]; pas plus d’ailleurs que de se faire livrer chez soi une carte de la taille d’un poster explicitant, photos à l’appui, les liens d’hommes et de groupes vivant clandestinement à l’autre bout du monde. Ces renseignements, Jean-Benoit Lallemant les donne à voir dans une version expurgée de noms et d’images de toutes sortes. Le retour à la seule matérialité de la toile répond formellement au dépouillement de l’information. Ces surfaces de lin livrent une cartographie sans affect, des images blanches qui opposent au flux de la représentation la complexité structurelle (ici des réseaux djihadistes du Proche Orient ou d’Afrique). Birth of a Nation est autant un portrait de groupe qu’un vecteur, une force invisible qui se libère de l’image pour se saisir de l’espace.
L’œuvre de Jean-Benoit Lallemant s’intéresse à l’Internet comme lieu de débordement, comme symptôme d’une époque. Faisant d’incessants aller-retours, elle opère avec le vocabulaire de la peinture et à travers des gestes de sculpture : par le pli (DDoS, Distributed Denial of Service attack, Place de la Bastille, 2015 – en collaboration avec Richard Louvet), le tissage (Birth of a Nation), le grattage (Materialism, 2016), la compression (Fundamentalism, 2014 et 2016)… comme pour réinscrire la donnée dans la réalité matérielle du monde. C’est un rapport équivoque que l’artiste entretient au web, conscient que le temps de la ressource pour tous et de l’émancipation collective traîne avec lui de nouvelles formes de pouvoirs, il s’attelle à produire un art comme un contre-point.
À l’image des diagrammes sans visage de Birth of Nation, c’est aujourd’hui la gestion de la donnée plus que la donnée en soi qui est devenue un enjeu. « Même si vous regardez la même information que Google, Google en retire beaucoup plus de pouvoir que vous », déclare l’essayiste, techno-utopiste et pionnier de la réalité virtuelle Jaron Lanier. Les firmes privées organisent la gestion du savoir humain et commercialisent des profils comportementaux d’une extrême précision. « C’est comme cela que Google est devenu si riche », continue Lanier, « les gens qui paient Google peuvent obtenir un tout petit peu de modification du modèle de comportement. C’est un système géant de modification comportementale » [3]. « Donnez-moi l’Internet et je vous donnerai bien plus que du temps de cerveau disponible », pourrait-on ajouter. « Donnez-moi l’Internet et je vous donnerai un nouveau théâtre d’opération ! » rétorquerait Jean-Benoit Lallemant.

 

[1] Voir à ce propos la conférence et le texte de Jean-Marc Huitorel, accompagnant l’exposition de Jean-Benoit Lallemant au Presbytère, Saint-Briac-sur-Mer (2016). Consultable en ligne sur le site de l’artiste.

[2] http://store.intelcenter.com

[3] Jaron Lanier, « L’internet ruine la classe moyenne », publié le 22 octobre 2013 sur Big Picture, le blog de Corinne Lesne correspondante du Monde à San Francisco : http://clesnes.blog.lemonde.fr/2013/10/22/jaron-lanier-linternet-ruine-la-classe-moyenne/

 

 

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Que peut (encore) la peinture ?

(introduction à l’œuvre de Jean-Benoit Lallemant)

par Jean-Marc Huitorel, critique d’art, commissaire d’exposition et enseignant, collaborateur de la revue Artpress.

Octobre 2014

 

 

En à peine plus de cinq ans, Jean-Benoit Lallemant a posé les bases d’une œuvre à l’ambition évidente, qu’on pourrait, au moins pour une bonne part, résumer ainsi. À l’heure d’Internet, du temps réel et des nouvelles technologies de la communication, quid de la représentation ? Plus particulièrement, que peut encore la peinture dans ce contexte, et plus encore la peinture d’histoire ? Soit donc un sujet (l’histoire), un medium (la peinture dans ses constituants les plus fondamentaux : la toile, le châssis, la couleur), un projet et une stratégie (rendre compte d’un certain état du monde en croisant les possibilités de la peinture et celles du web).
C’est par la description critique de quelques-unes de ses œuvres que l’on pourra montrer sinon démontrer les moyens et les résultats de cette ambition.
En 2012, Jean-Benoit Lallemant se rend sur le site officiel de la Corée du Nord et y prélève quelques peintures à l’huile, dont le régime décore ses locaux à des fins de propagande ; puis l’artiste les réduit en surfaces monochromes de 10 cm par 10 correspondant aux 224 pixels qui composent l’icône informatique indiquant qu’un document est endommagé et ne peut s’afficher sur le web. L’œuvre a pris pour titre l’adresse dudit site, http://naenara.kp (…) Et si, à l’image de la novlangue du George Orwell de  1984, le totalitarisme s’évaluait également à l’aune de la réduction chromatique ? Quoi qu’il puisse en être, Lallemant signait là sinon sa première peinture d’histoire, du moins celle dont l’histoire servait de fondement à une représentation d’un nouveau type.
La réinterrogation de ce genre pictural dont on annonça un peu vite la mort à l’heure d’Internet, Jean-Benoit Lallemant va l’approfondir en 2013 dans une série de tableaux appelée Trackpad et où l’on voit que le titre lui-même informe du positionnement de l’artiste et des outils technologiques qu’il convoque à cet effet. Chaque pièce, de différente taille, consiste en une toile de lin brut tendue sur châssis, derrière laquelle un mécanisme informatique reporte les points d’impact de guerres télécommandées, au Wasiristan ou au Yémen par exemple. Ainsi le monochrome/achrome s’anime-t-il en différents points qui poussent sous la toile sans y laisser de marque. On voit et on entend. Ainsi la peinture, réduite à ses stricts constituants, témoigne-t-elle avec précision des fracas du monde en des équivalents de représentation qui, renonçant à l’illustration figurative, n’en rendent pas moins compte de la manière cynique et dite « chirurgicale » dont les grandes puissances, les États-Unis en particulier, mènent leurs opérations militaires. Peinture d’histoire en effet.
C’est à l’identique souci de représenter par les moyens du tableau (plus encore que de la peinture, sans doute) que répond Birth of a Nation (2014), dont voici ce qu’en écrit l’artiste : Birth of a Nationest la reproduction de l’organigramme d’Al-Quaida au Maghreb Islamique (AQMI) publié par l’agence de renseignements privée Intelcenter. En faisant l’économie de l’image, cette « peinture » d’histoire est symptomatique des nouvelles stratégies militaires qui font suite aux attentats du 11 septembre 2001, où l’ennemi n’est plus localisable sur un territoire mais est d’abord identifiable via un réseau. Le constant développement des technologies de communication permet aux individus partageant des intérêts communs de s’organiser par-delà les frontières terrestres pour former des états embryonnaires ou « proto-nations » remettant en cause le modèle traditionnel, géographique et physique de l’État/nation.[1] Tout est dit ou presque. Un mot cependant concernant non pas le sujet lui-même mais son mode de représentation. Le réseau est ici matérialisé par des tableaux en toile brute reliés entre eux par un fil prélevé dans la trame même des toiles[2]. On voit à quel point les catégories anciennes telles que peinture abstraite ou peinture figurative se révèlent ici obsolètes (si tant est qu’elles aient jamais été pertinentes…). Mais l’impératif de représentation, lui, tient toujours, dans un concentré où, pour reprendre la formule de Mc Luhan, « le message c’est le médium ». Car c’est bien dans une brillante saisie dialectique de la peinture d’histoire et des procédures déconstructivistes telles que l’ont menées le minimalisme puis, pour s’en tenir au contexte français, des groupes comme Support-Surface ou BMPT, que Jean-Benoit Lallemant parvient à cette synthèse très convaincante où les nouvelles technologies finissent par résoudre la contradiction des catégories de l’histoire de l’art auxquelles l’artiste se réfère.

Toutefois le travail de Jean-Benoit Lallemant comprend d’autres développements que ceux que nous venons d’évoquer et qui touchent non seulement à la question des constituants matériologiques de la peinture et du tableau, mais plus largement aux écrans (comme obstacle au regard) et à la visibilité, en des temps où tout se montre mais où rien, au final, ne se voit. C’est l’un des enjeux d’une pièce comme Fundamentalism (2014), socle brut en paille de lin d’où on tire la toile à peindre : moisson humaine, mutisme, cécité et entêtement métaphorique, quasi une allégorie.
Il s’agit à peine pour l’artiste de trouver des équivalents tant les techniques qu’il convoque au service de la représentation, qui est le cœur véritable de son travail, collent basiquement à leur sujet, dans une évidence telle que la dialectique du fond et de la forme autant que celle du sujet et du matériau volent en éclat. On citera à ce propos Dataviz (qui matérialise au mur, à des fins d’optimisation de l’espace d’exposition, l’historique des accrochages sous forme de petits tableaux/pyramides, reprises des aspérités anti affichage dans l’espace public) ou encore Directory [3].
Toutes les œuvres de Jean-Benoit Lallemant, sans exception, affrontent cette question de la représentation, dans ses enjeux non seulement artistiques mais économiques tout autant, et plus largement dans ses implications spéculatives et épistémologiques. Ses premières peintures, huiles sur toile, représentaient des écrans cathodiques en train de s’éteindre. Conscient d’un terrain déjà fort occupé (Jugnet/Clairet par exemple), il s’est vite repositionné sur des procédures plus personnelles où l’encyclopédisme[4] et la confrontation des modes d’expression[5] ont occupé l’essentiel de ses recherches. Et s’il fallait conclure, provisoirement, sur un trait caractéristique de cette œuvre, j’évoquerais la stratégie du ralentissement. Car c’est bien la tension entre des problématiques liées à l’accélération du temps jusqu’à son absorption et son annulation dans le temps dit réel produit par les nouvelles technologies d’une part, et cette  manière artisanale, le fait main, qui caractérise largement sa méthode d’autre part, que résident sa singularité et plus encore son efficacité. C’est en agissant en tant que ralentisseur que l’artiste peut encore donner à voir, quand bien même l’objet de ce regard se trouve être sinon l’invisible du moins le non vu. Car c’est en matérialisant la cécité par de rigoureux objets de représentation que se pose la première étape de la reconquête du visible.

 

 

[1] Commentaire rédigé par l’artiste et que l’on trouve sur son site personnel ainsi que sur celui de Documents d’artistes en Bretagne (ddab).

[2] Selon la même méthode et la même technique, il conçoit Network (2013) où, s’inspirant d’un ouvrage de l’excellent artiste anglais Stephen Willats, Lallemant propose de visualiser par la peinture des réseaux de rapports sociaux.

[3] Nous reprenons ici la notice que l’artiste a rédigée à propos de cette œuvre de 2013, réalisée avec l’aide du software designer Kevin Lafaye, pour les sites mentionnés plus haut.Directory présente sur un rouleau de 150 mètres de papier les 1 777 216 combinaisons possibles d’une image de 4 x 6 pixels avec pour seule couleur le noir et le blanc. Présenté sous la forme antique d’un volumen, ce livre, produit à partir d’un algorithme, débute par un monochrome blanc puis balaie toutes les matrices d’images en combinant pixel par pixel la totalité des compositions pour se terminer par le noir absolu. En épuisant ainsi le visible, cette œuvre pose la question de la production iconique à l’heure où sa dévaluation n’a jamais été aussi forte. Par la prédiction de toutes les images possibles, cet ouvrage théâtralise l’étendue du champ visuel.
Directory
prophétise la mort des images et met en scène le caractère messianique des algorithmes.
[4] Si la visée, non dénuée d’ironie, d’encyclopédisme draine l’œuvre de Jean-Benoit Lallemant, la pièce Encyclopedia, réalisée sous forme d’édition (Incertain Sens, 2010. Coproduction Centre Culturel Colombier, Rennes), en constitue un exemple probant.
[5] Citons à ce propos la pièce performative Le Silence, créée pour le festival Hors Pistes au Centre Georges Pompidou en 2013, où chaque lettre et chaque combinaison de lettre d’un extrait du dialogue du film de Bergman sont traduites en recherche Google débouchant sur les sites dont la coïncidence avec l’univers du Suédois est parfois troublante.Mentionnons également Resistance is futile (2014), une œuvre un peu folle consistant à transposer dans la vallée du Lot (dans le cadre d’une résidence aux Maisons Daura à Saint Cirq Lapopie), à l’aide de ballons aériens arrimés au sol par des filins, les gratte-ciel de Dubaï sous l’angle de leur élévation réelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dé-cartomanie

Par Mathilde Villeneuve, critique d’art, commissaire d’exposition et co-directrice des Laboratoires d’Aubervilliers.
Janvier 2015

 

 

C’est à partir de données tangibles, de « data vision », pour beaucoup militaires (et reliées à des conflits actuels), que Jean-Benoît Lallemant opère un encodage en vue de l’élaboration de formes plastiques, pour la plupart sculpturales.

Dans Dataviz (2013), l’artiste récupère les éléments tétraèdres censés empêcher l’affichage dans l’espace public. Il les repositionne à l’intérieur de la galerie, à l’emplacement même d’occupation des artistes qui l’ont précédé au cours des trois dernières années. C’est l’histoire du lieu qui est ainsi rendu visible en même temps qu’une piqure lui est affligée : l’espace d’exposition apparaît, en opposition à son « dehors », comme un endroit qui autorise en même temps qu’il aménage un espace protégé d’apparition des œuvres, au risque de neutraliser leur charge critique donc.

La pièce Birth of a Nation, Al-Qaeda Islamic Maghreb Organizational Wall Chart v1.3, 2013, (2014) déploie au mur un ensemble de toiles de lin brut connectées entre elles par des fils qui reproduisent l’organigramme d’Al-Quaida au Maghreb Islamique (AQMI) que Jean-Benoît Lallemant a acheté sur internet (et dont la source est rappelée en toute transparence et à titre indicatif dans le titre). Mais à l’inverse d’un Marc Lombardi qui produit une information d’ordre véritable (ses dessins cartographiés qu’il nomme “structures narratives” avaient mis à jour avant l’heure les connexions entre grandes familles américaines, conflits au Proche-Orient, intérêts pétroliers ou encore détournements de fonds publics, et ainsi inquiété le FBI), les représentations synthétiques de Jean-Benoît Lallemant si elles déposent un calque sur les systèmes informatifs en place pour en dégager une nouvelle strate de réalité, ne tendent pas à revêtir une efficacité informationnelle. Ses cartographies s’attachent avant tout à rendre compte de mécaniques générales plus qu’à expliquer un fait en particulier. C’est en l’occurrence ici la simplicité apparente du système de ramification du réseau Al Qaida que l’artiste a voulu transposer. Pour se faire, il s’est volontairement départit des données détaillées de la carte d’origine et a opéré un nivellement partiel de leur relation hiérarchique. Au final, l’installation accrochée au mur arbore des allures de diagramme abstrait, comme évidé de son contenu et aplati. Autrement dit, un « méta-diagramme » qui désamorce la puissance du réseau terroriste, au demeurant désignée comme la menace principale de notre XXIe siècle.

Un processus similaire de traduction et d’abstraction est à l’œuvre dans Trackpad, US Drone Strike Wasiristan 2013 (2014). Un ensemble de toiles de lin brut disposées au mur se voient percutées par une pointe mécanisée et accrochés à son châssis qui reportent selon un programme réalisé par l’artiste, les frappes des drones américains au Wasiristan et au Yémen. Les données graphiques d’origines ont là encore servi de matériau de base, elles ont ensuite été traduites et activées, modifiant par la même la représentation de la guerre désormais ramenée à ses mécanismes de construction. Sur le désert de la toile vierge Trackpad souligne le caractère imprévisible et aveugle des frappes. La toile, agressée, menace à chaque instant de se percer.
Dans Resistance is futile (2014), l’artiste met littéralement sur le même plan des territoires éloignés géographiquement : il superpose au paysage de Saint-Cirq Lapopie la carte d’une avenue de Dubaï. Il suspend des ballons au milieu des champs de l’un mais en fonction des emplacements des buildings de l’autre, et à des hauteurs équivalentes. Ces balises perceptibles depuis une vue panoramique du ciel tendent à faire se rapprocher deux intentions quand bien même elles emprunteraient des stratégies inverses : pour garantir un fort afflux touristique, l’une conserve ses trésors patrimoniaux quand l’autre engage la voie futuriste, mais les deux au final constituent des enclaves artificielles protégées. Chez Jean-Benoît Lallemant la production d’une forme est l’occasion de proposer une synthèse d’éléments a priori distincts et d’en présenter les affinités. Dans No Living Thing (2014), il taille de la paille en forme de diamant, rappelant par cette intrication du matériau de l’un dans la forme de l’autre, une histoire commune, celle de leur exploitation outrancière. Le titre de la pièce porte d’ailleurs le nom de l’opération militaire en Sierra Leone qui aboutit notamment au contrôle des mines de diamants. Enfin, quand il installe des barricades, les pavés sont faits de papier recouvert d’images des vues issues de googlemaps de places récemment devenues mythiques par les révolutions sociales qu’elles ont accueillies. Cette pièce qui adresse la question des nouveaux développements d’une révolution sur internet s’appuie sur un élément symbole d’une histoire encore récente de résistance à une société de contrôle.

En proposant une appropriation critique des technologies de cartographie et des instruments de représentations visuelles militaire ou encore en s’attachant à remanier des symboles du pouvoir, les œuvres de Jean-Benoit Lallemant mettent en évidence les stratégies de gouvernance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Julie Portier, texte écrit pour le catalogue du 58ème Salon de Montrouge, 2013.
Critique d’art et commissaire d’exposition. Elle écrit régulièrement pour le Quotidien de l’art et d’autres revues spécialisées

 

 

De main de maître, il réalisait de grandes peintures à l’huile représentant avec exactitude des spectacles ordinaires, tels que le déclanchement d’un écran de veille sur un ordinateur ou le faisceau lumineux au moment exact de l’extinction d’un téléviseur cathodique (Extinctions et Screensavers, 2009). L’hyperréalisme ne pourrait-il, à l’heure de la dématérialisation généralisée du réel et son absorption accomplie par les interfaces où tout se décide et se crée, ne générer qu’une abstraction suspecte ? Avec les moyens traditionnels de l’art, Jean-Benoît Lallemant s’attèle à la représentation du monde anéanti par ses simulacres même : ne restent que des images numériques, qui subissent un nouvel encodage dans l’œuvre, dont le mutisme – bien que tenant à un espiègle maniement de l’absurde – révèle crument la vacuité des signes et la disparition du visible.
Le jeu – très sérieux et toujours hautement sophistiqué – consiste souvent à transposer une donnée dans un médium inadéquat, privilégiant l’anachronisme ou le contre-emploi. Trackpad, US drone strike, Wasiristan 2010, Trackpad, US drone strike, Wasiristan 2011, Trackpad, US drone strike, Wasiristan 2012 (2013), réalisés avec Thomas Richert, ingénieur mécatronicien, sont des toiles de lin brut tendues sur châssis, derrière lesquelles de savants mécanismes reportent les points d’impacts d’une guerre télécommandée : la déformation ciblée de la toile figure les frappes aériennes des drones américains au Wasiristan. A l’aune de la guerre chirurgicale, la peinture d’histoire révise sa technique et son mode d’apparition : le pinceau s’y abstient, aucune image ne demeure à sa surface tandis que derrière elle se produit un évènement fugace et monstrueux – qui dénature la bidimensionnalité du tableau – et ne laisse aucune trace.
Le volumen en libre consultation est un projet éditorial appelé Directory, mené avec le concepteur de logiciel Kevin Lafaye. Le rouleau de papier recense les 16777216 combinaisons de pixels pour une image de 4 X 6 pixels noirs et blancs, soit la matrice de « toutes les images possibles », du monochrome blanc au monochrome noir en passant impudiquement par toutes les images existantes et futures. L’imprimé illisible qui passe pour un divertissement optique – sous la forme d’un texte sacré – n’est autre que la synthèse exhaustive et le programme du visible écrit dans un langage binaire. L’artiste le conçoit comme l’aboutissement – aporétique – de sa recherche sur « le signe visuel iconique ».
Face à cette ingénierie iconoclaste, le portrait de Kim Jong-Il déclare forfait et fait pénitence dans une sculpture floue (Gaussian blur, Kim Jong-Il, 2013)  Deadware (2012) est un autre monument au mort qui, à l’exemple de l’image propulsée dans les réseaux, se disperse (dans l’espace d’exposition) s’infiltre (sous les chaussures), se volatilise comme les heures passées sur la toile. Sous l’aspect farceur d’un tas de confettis, c’est un charnier de « clics ». Coïncidence ou forme persistante dans l’évolution de l’espèce, ces petites flèches résiduelles d’un acte réflexe ont gardé la forme de celles taillées dans le silex par les chasseurs, à l’aube des sociétés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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conference

 

 

 

 

 

 

 

Peinture d’histoire (history painting)
Commissaire Jean-Marc Huitorel, artiste Jean-Benoit Lallemant

Exposition, conférence, mai 2016, Association festivart, Saint Briac.

Remerciements Chistine Benadretti, Robin Garnier, Damien Marchal.

 

Partie 1
La conférence

 

 

Partie 2
Autour des œuvres

 

 

 

Peinture d’histoire

 

Dans la seconde moitié du 17ème siècle, Félibien, le théoricien du classicisme français, faisait de la peinture d’histoire le premier dans l’ordre des grands genres. Par « peinture d’histoire », on entendait des tableaux dont le sujet consistait en des scènes issues de l’histoire du Christianisme ou de l’Antiquité, parfois de la mythologie, ainsi que des représentations de batailles et de leurs héros. Le genre atteint son sommet au cours du 17ème siècle avant de décliner progressivement au profit des « scènes de genre », des paysages, puis, avec le Romantisme, d’une peinture plus lyrique et centrée sur l’expression. Parler de peinture d’histoire, aujourd’hui, peut donc sembler sinon anachronique, du moins paradoxal. Et pourtant. Le déclin de la peinture d’histoire aux 18ème et 19ème siècles n’avait pas empêché qu’on produisît de remarquables chefs d’oeuvre. Qu’on songe aux tableaux de David, de Goya, de Delacroix, de Géricault ou de Manet. Sans s’attarder sur les « pompiers » ou sur les peintres à la botte des totalitarismes (le réalisme socialiste par exemple, ou le néo-classicisme fasciste), on retiendra du 20ème siècle une part essentielle de l’oeuvre de Picasso, dont le sommet reste Guernica.
Plus tard, avec l’éclatement des médiums et des genres, avec ce retour aux contextes politique, social, économique, qui marque les années 1990 et 2000, l’Histoire (« avec une grande hache », comme disait Michel Leiris) revient en force chez les artistes, en particulier par le biais de la photo, de la vidéo et de l’installation. Les exemples abondent de Gerhard Richter à Thomas Hirschhorn, Bruno Serralongue en passant par Jeremy Deller, Roderick Buchanan, Sophie Riestelhueber et tant d’autres.
L’originalité de l’approche de Jean-Benoit Lallemant tient à plusieurs éléments. Certes les sujets qu’il aborde relèvent de l’histoire ou, si l’on veut, de la matière contemporaine de l’histoire qu’on appelle l’actualité : dictature nord-coréenne, réseaux djihadistes, bombardements par les coalitions occidentales, etc. Mais à ces sujets, qui ne suffisent jamais à faire de l’art, Lallemant articule une réflexion en acte sur ce vieux médium qu’est la peinture, en particulier sur la chaine de production qui en constitue la matière, c’est-à-dire le lin. Car les tableaux qui servent de support et de matériau au propos de l’artiste sont bien des toiles de lin tendues sur châssis. Une telle réduction de la peinture à ses constituants matériels, on n’en avait pas vue depuis Support-Surface et les derniers feux du modernisme, les années 1980 se chargeant de recouvrir tout cela de rassurants motifs colorés. Ici, la surface du tableau ne s’évalue pas en en « figures », « paysage » ou « marine » mais plutôt en cartographie, à tout le moins en aires géographiques à l’heure des guerres télécommandées, du temps réel et de la globalisation virtuelle. La série intitulée Trackpad consiste en une toile de lin brut tendue sur châssis qui s’anime au moyen d’un mécanisme informatique reproduisant par le son les points d’impact des bombes lâchées des avions et des drones ou télécommandées. La surface du tableau évoque la forme des pays concernés. Les différentes versions de Birth of a Nation reproduisent les organigrammes pris sur Internet de réseaux djihadistes présents au Proche-Orient ou en Afrique par exemple, mais plus encore sur le Web où ils développent le cyberterrorisme. Chaque entité constitutive de l’organisation est symbolisée par un petit tableau relié aux autres par un fil de lin tiré de son tissage même. L’ensemble forme une sorte de sinistre constellation qui tient sa disposition et ses proportions du réel militaire et guerrier auxquels appartiennent les motifs qui sous-tendent ce type de peinture. Peinture sur le motif, en effet, achrome et minimale mais pourtant radicalement figurative, de la figuration du temps d’Internet et des réseaux invisibles, des paysages virtuels et des violentes tragédies dont ils sont le lieu. Peinture d’histoire.

 

Jean-Marc Huitorel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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catalog

 

 

 

 

 

 

 

 

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Catalog of the exhibition Prophets’ Time, November 09 – December 23 2017.

Jean-Benoit Lallemant

Co-production with Arcadi Île-de-France as part of Némo, International Biennial of Digital Arts – Paris / Île-de-France.

Curator Dominique Moulon

Invited artist Edith Dekyndt

Text Dominioque Moulon, Jean-Marc Huitorel, Jean-Benoit Lallemant

Graphic design Atelier Wunderbar

Translation Valérie Vivancos

Edition Mairie d’Arcueil

Printed by Médiaz Graphic, Rennes, France, 12-2017

ISBN : 978-2-9555739-4-5

 

 

Prophets'-Time

©Atelier Wunderbar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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bio

 

 

 

 

 

 

Jean Benoit Lallemant, Born in France in 1981.

1981/1990 – Lives in Brazil, State of Rondônia (Amazon Rainforest).

Lives and works in Paris, France.

 

 

 

 

Solo exhibitions

 

2017

Prophets’ Time,  Curator Dominique Moulon, BIAN, Galerie Municipale Julio Gonzalez, Arcueil, France.

 

2016

– Peinture d’histoire, Curator Jean-Marc Huitorel, Le Presbytère, Saint-Briac-sur-Mer, France.
Séance publique, Le Volume, Vern-sur-Seiche, France.

 

2013

– 58ème Salon de Montrouge, Commissaire Stéphane Corréard, Montrouge, France.

Data Mining, L’aparté, lieu d’art contemporain, Domaine de Trémelin, Iffendic, France.

 

2010

Waiting Room, Phakt – Centre Culturel Colombier, Rennes, France.

 

 

 

 

Group exhibitions

 

2017

Variation, Curated by Dominique Moulon, Cité Internationale, Paris, France.

Alpha & Omega, Principium et Finis, Curated by White Circle, Brussels, Belgium.

Le Suaire de Turing, Curated by Julie Sicault Maillé & Nicolas Rosette, Château de Chamarande, France.

 

2016

– Automata, 17th International Digital Arts Festival, Curator Alain Thibault, Arsenal Contemporary Art, Montréal, Canada.

Artefacts – archéologie du temps présent, Curator Nicolas Rosette, Siana, Évry, France.

Art et Numérique, La maison de la Fontaine, Brest, France.

 

2015

Conséquences, L’art et le numérique en résonance 3/3, Curator Dominique Moulon, Maison populaire, Montreuil, France.

Les Yeux Carrés, Curator Robin Garnier-Wenisch, Le Praticable, Rennes, France.

Variation, Media Art Fair, Curator Dominique Moulon, La Halle des Blanc-Manteaux, Paris, France.

Multiple Art Days, Salon des pratiques éditoriales, Éditions Incertain Sens, Lendroit éditions, La Maison Rouge, 10 Boulevard de la Bastille, Paris, France.

Horizons Matriciels, Curator Nicolas Rosette, Siana, Évry, France.

Les Passagers, Curator Jean-Benoit Lallemant, Le Collectif BLAST pad/ la cabine, Angers, France.

 

2014

Les franchises de fictions, Curator Guillaume Mansart, Friche la Belle de Mai, Marseille, France.

Av@ar 3.0 : L’Art des Nouveaux Médias Français, Curator Nicolas Rosette, China Millennium Monument Museum of Digital Arts, Beijing, China.

Équivalences, MAGP, Maison Daura, Cajarc, Tour de Faure, Cabreret, Saint Cirq Lapopie, France.

La République, medio tutissimus ibis by Président Vertu, Villa du Parc, centre d’art contemporain, Annemasse, France.

Display, Curator Nicolas Rosette, K11 Art Village, Wuhan, China.

Bibliologie, L’Artiste en Iconographe, Curator Jérôme Dupeyrat, FRAC Haute Normandie, Sotteville-Les-Rouen, France.

Collection 2, L’Orangerie, Parc du Thabor, Rennes, France.- Peindre 2, Le Volume / Gallerie Mica, Vern-sur-Seiche, St Grégoire, France.

– L’art se livre, Curator Nathalie Herschdorfer, Musée des Beaux art, Le Locle, Suisse.

 

2013

Fab Fest, Gaîté Lyrique, Paris, France.

– Hors Pistes, 8ème Edition, Centre Pompidou, Paris, France.

– Abstraction Manifeste, Curator Keren Detton, Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper, Quimper, France.

– Equivoxes, Chantiers éphémère de création contemporaine, Quimper, France.

– Papier(s)2, EESAB, Rennes. France.

– Une Partie de campagne, Saint Emilion, France.

– Peindre, Gallerie Mica, St Grégoire, France.

 

2012

– Salle polyvalente, Galerie Mica, St Grégoire, France.

 

2011

– À L’Oeuvre !, Orangerie du Thabor, Rennes, France.

– Jardin des ArtsBlack hole/Prèlévement#01, Parc d’Ar Milin, Châteaubourg, France.

 

2010

– Salon Light #7, (conférence) Point Ephémère, Paris, France.

– Petit, Exhibition in suitcase, Galerie Art Labor, Shanghai, China.

– Quivive?, Moscow International Biennale for Young Art, Moscow, Russia.

– Loading…, PM Galerie, Berlin, Germany.

– Something, nothing and anything, La 3ème Porte Bleue, Paris, France.

 

2009

– Connexions, La 3ème Porte Bleue, Paris, France.

– Festival Electroni[K], Ode à Kawa, inauguration de l’Atelier Vivarium, Rennes, France.

 

 

 

 

Acquisitions / Public Commissions

 

2016

– Public Collection, Collection Ville de Vern-Sur-Seiche, France.

 

2015

– Fonds Régional d’Art Contemporain de Bretagne, Rennes, France.

– Fonds Départemental d’Art Contemporain d’Ille et Vilaine, Rennes, France.

 

2013

– 1% Centre Départemental d’Action Sociale, Brest Métropole Océane, France.

– Fonds d’art contemporain de la Ville de Rennes, France.

 

2012

– Fonds Régional d’Art Contemporain de Haute-Normandie, Sotteville-lès-Rouen, France.

 

 

 

 

Residencies

 

2014

– Les Maisons Dauras, Saint Cirq Lapopie, France.

– Fabrication(s), programme Culture & Santé, DRAC-ARS, Centre Médical et Pédagogique, Rennes, France.

 

2013

– L’aparté, lieu d’art contemporain, Domaine de Trémelin, Iffendic, France

 

2011

– Jardin des arts, Projet Black hole/Prèlévement#01, Parc d’Ar Milin, Châteaubourg, France.

 

 

 

 

Artist books

 

2013

– « On est pas à l’abri d’un coup de bol », Edité par Lendroit Éditions et la Criée centre d’art contemporain de Rennes.

 

2010

– Encyclopedia, contemporary art in the world, with www.google.com/language_tools. First volume.

Edited by Éditions Incertain Sens, Co-production : Centre Culturel Colombier, ISBN 2-914291-42-6.

 

 

 

 

Editions / Catalogs / Articles / Texts

 

2017

Prophets’ Time, Exhibition catalogue of Prophets’ Time, Némo,  Curator Dominique Moulon, BIAN, Galerie Municipale Julio Gonzalez, Arcueil, France.

– Mediapart, le blog de Guillaume Lasserre, Les prophéties plastiques de Jean-Benoît Lallemant

mediapart.fr/guillaume-lasserre

– Art Press n°444 – mai 2017, Introducing Jean-Benoit Lallemant, par Jean-Marc Huitorel.

 

2016

– Revue Hors d’oeuvre n°38, Flux/Art/Documentaire, voir et montrer. Jean-Benoit Lallemant, les images blanches, par Guillaume Mansart.

– Art Press n°435 – Juillet-Août 2016, L’art fait par les machines, pour les machines, par Dominique Moulon.

– Faros, Paysage, Territoire & Création Contemporaine, Aux Frontières, Primtemps 2016,  P32-41, Ithaac éditions.

 

2015

– Que peut (encore) la peinture ? (introduction à l’œuvre de Jean-Benoit Lallemant), par Jean-Marc Huitorel, critique d’art, commissaire d’exposition et enseignant, collaborateur de la revue Artpress, octobre, 2014.

– Dé-cartomanie, par Mathilde Villeneuve, critique d’art, commissaire d’exposition et co-directrice des Laboratoires d’Aubervilliers, janvier 2015.

Art et numérique en résonance, Dominique Moulon, Nouvelles Éditions Scala / La Maison Populaire, 2015.

 

2014

– Enciclopedismo em Livros de Artista: um manual de construção da Enciclopédia Visual, Amir Brito Cadôr, published by the UFMG Press, Federal University of Minas Gerais, Belo Horizonte, Brazil.

 

2013

– Art Press n°402 – Juillet-Août 2013, p26, Salon de Montrouge par Anaël Pigeat.

– 02, n°66, été 2013, p78, Abstraction Manifeste par Rozenn Canevet.

– http://www.artcontexto.com.br/artigo-retrato_formacao.htm#

– lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2013/05/21/a-montrouge-chic-une-tricheuse

– www.connaissancedesarts.com/art-contemporain/diaporama/decouvertes-du-58e-salon-de-montrouge-101862.php

 

2012

– L’instant de voir : Encyclopedia, contemporary art in the world…., Nicolas Thély, Déjà là, Esthétique, art contemporain et numérique, 30/03 2012.

– http://www.manystuff.org/?p=8278

– Zone Autonome Mutualisée, L’Endroit Editions, France.

– Le Monumental Grandeur Nature, Les Editions Jouan Consultants, France.

 

2010

– ICCC 2010 International Digital Design Exhibition, Korea Contents Association, Korea.

 

 

 

 

Grants

 

2017

– Arcadi Île-de-France, Paris, Dispositif d’accompagnement arts numériques.

– Aide à la création, DRAC Bretagne.

 

2016

– Parcours d’accompagnement, Arcadi, Paris.

 

2013

– Aide à la création, DRAC Bretagne.

 

2011

– Aide à projet ville de Rennes, France.

 

2010

– Aide à l’installation d’atelier, DRAC Bretagne, France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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other

 

 

 

 

 

DDAB

 

Documents d’Artistes Bretagne édite en ligne des dossiers réalisés avec des artistes visuels vivant en Bretagne.

 

http://ddab.org/fr/oeuvres/Lallemant

 

 

 

 

Pôle Art.Santé

 

Développé par Stéphane Bernigaud et Jean-Benoit Lallemant, Pôle Art.Santé s’attache à proposer des programmes culturels orientés vers les arts plastiques au sein des établissements de santé et médico-sociaux. Pôle Art.Santé s’est constitué en association loi 1901 en juillet 2015. L’administration et la coordination sont gérées par Doriane Spiteri, salariée de l’association depuis septembre 2015.

 

http://poleartsante.com/

 

 

 

 

VIVARIUM – Atelier Artistique Mutualisé

 

Vivarium – Atelier Artistique Mutualisé, à été créé en octobre 2006, ses fondateurs sont Martin Bineau,

Jean-Benoit Lallemant et Damien Marchal, Richard Louvet. Son inauguration à eu lieu en Octobre 2007.

Vivarium est une association autonome qui occupe des locaux privés de 550m2,

sur cette surface ont été construit : 6 ateliers pour 8 artistes, un hébergement destiné au résidences,

un espace de production et d’exposition de 50m2 et en sous sol un local de stockage de 280m2.

 

Vivarium – Atelier Artistique Mutualisé
29 rue du Manoir de Servigné
35000 RENNES

 

http://www.vivarium-online.com/